Amérique du Sud en bus, le final !
Après 3 mois d'absence sur le blog, je me décide à me poser pour écrire. Sans rien cacher, c'est peut-être le temps de me refaire à la "vie normale" que je n'ai pas osé regarder ce blog, peut-être la peur de ne pas accepter mon retour, ou encore la peur de vouloir repartir aussi vite qu'il me semble que le temps ce soit écoulé, ou encore la crainte de me poser "enfin", ou encore la crainte de me dire que je ne vivrai plus ces émotions de sitôt....comme je l'ai dit 3 mois se sont écoulés, je revois, regarde, repense, le coeur gros ce blog significatif d'un voyage long de 8 mois.
Aujourd'hui j'y suis ! Me voilà prêt à écrire. Me voila prêt à dire où j'en suis sans cacher cette émotion flagrante (entre tristesse et joie)........
Emotion ?
Au moment où j'écris je me revois en Irlande en train de proposer à Yace de partager avec moi ce périple que nous prévoyions entre 6 et 8 mois et que nous nous mettions aussitôt à penser, à imaginer chaque pays en se disant "oui ! l'Argentine, t'imagines que dans moins de 7 mois nous y serons"...ou encore des émotions telles que deux gamins perdus et lâchés en pleine vie, en pleine nouvelle vie, celle où nous devons tenter de comprendre les brésiliens qui se chamaillent pour prendre le bus qui nous transportera de Oiapoque à Macapa. Parlant de bus, je revois les longues discussions avant de s'endormir avant la prochaine ville que nous atteindrons, les longues heures de bus infinissables qui à la longue devenaient normales sinon insuffisantes, ou encore des baleines qui nous ont enchantées à Puerto Madryn, ou encore le son des percussions qui nous réveillait à Bahia "la magique". J'ai en tête les différentes personnes, les différents personnages que nous avons rencontré d'un voyage à un autre, d'une ville à une autre, d'un pays à un autre, de la richesse que nous a apporté ce voyage, de la richesse et l'humilité des différentes personnes rencontrées nous rappelant ainsi tous les jours que nous n'étions pas le nombril du monde, bref tant de souvenirs, tant de choses, tant de déplacements, tant de rencontres, tant de rires, tant de sourires, "tant de galères" à chercher les sacs lourds, un endroit où se prendre un bain, un endroit où nous pourrions enfin déposer notre "maison"....Il n y a rien de mieux que de commencer ce dernier commentaire du blog en disant d'abord merci et en souhaitant à toutes et à tous une merveilleuse année 2007...
......
Nous sommes le 2 décembre 2005, j'ai déjà le projet en tête et je sais d'avance après de multiples discussions "détournées" avec Yacine qu'il sera fou à l'idée de partager ce voyage avec moi. Je suis à ce moment à Dublin en Irlande, nous nous apprêtons à sortir, pendant ce temps, je lui parle et lui décris ce projet auquel il adhère immédiatement [objectif : Partir de Paris en avion et se poser en Guyane avant de commencer la visite des pays, des cultures, des populations du continent sud-américain en bus pour atteindre Bogota-Colombie : Nord-Sud (Guyane-Ushuaia) / Sud-Nord (Ushuaia-Colombie)].
Le départ est donc prévu en Avril 2006 et nous nous fixons une période approximative allant de 6 à 8 mois. Le temps de boucler nos affaires personnelles, lui vivant à Dublin et moi à Paris, nous sommes déjà le 25 avril 2006, le coeur gros, laissant ici amis et familles (en partie) pour partir vers l'inconnu, nous arrivons à Cayenne. Au grand plaisir de retrouver la famille que Yace découvre ainsi que la Guyane, voilà un mois que nous avons posé nos bag packs en Amérique du Sud. La Guyane, terre natale, terre riche en humanité et en culture, c'est toujours un plaisir de retrouver ma Terre Mère (que certains osent décrire comme un "Far West français"). L'émotion grandissante, des idées plein la tête car nous nous ne faisons qu'imaginer le Brésil depuis quelques mois. Nous sommes donc à Oiapoque, première ville étrangère qui marque le début officiel de notre aventure en bus. Débuts plutôt laborieux en portugais nous arrivons tout de même à nous faire comprendre et à communiquer un minimum avec les brésiliens trop souvent mal perçus. Ces brésiliens qui nous ouvrent leur pays à grand coeur. Alors en pleine coupe du monde de football nous programmons nos déplacements en fonction des matchs. Persuadés que le Brésil atteindra la phase finale nous prévoyons déjà de suivre l'événement à Salvador de Bahia....Nous n'en sommes pas encore là !
Nous continuons à prendre nos marques visitant la ville de Macapa avant de traverser le "Rio Amazone" sur ce fameux bateau fleuri de hamacs entremêlés, où, encore gênés par les regards intrigués nous n'osions à peine parler et nous dirigions alors vers la terre ferme de Belem. Reprenant le bus pour São Luis (souvenir mémorable à 2h se trouve le parc de Lençois), puis Fortaleza (hello à Gloria et Nidje), Natal/Praia da Pipa (hello aux bonhommes de l'auberge "des fous", à la Suisse, à la Hollande, à Israel, à l'Espagne, aux "Pipanas" préférées), Jãoa Pessoa (hello à Mario, attention aux "programas"), Recife/Olinda (hello à Anne), Salvador de Bahia (lol, nous y sommes et le Brésil n'est pas en finale et un hello à nos espagnoles préférées (Eli y los tres besitos, Sandra, Ninès). A Diego el Maestro argentin, aux bahianaises, bahianais et français (préférés), Rio de Janeiro (hello au Canada). N'OUBLIEZ PAS le saut en deltaplane pour ceux qui se rendront chez les Cariocas. Pensée qui va directement à Katia, Diego, Basma et Julien, Corcovado, je reviendrai te voir)...Tant que j'y suis, un clin d'oeil à la communauté libanaise qui a défilé dans le stade Maracana alors que se jouait la finale de la coupe du Brésil [Flamengo(1) - Vasco de Gama(0)] avec une banderole qui disait clairement "Cessez le crime contre l'humanité perpétré au Liban". Aussi vite que nous arrivons au sommet du Pão de Azuca, c'est aussi vite que nous nous dirigeons vers São Paolo (hello à la Military Police), Foz do Iguaçu (et ses superbes chutes, un hello à l'Argentine).
Je sais que c'est un sacré condensé, mais il me faudrait des mois pour ajouter d'autres détails aux commentaires des villes (trop de choses me reviennent à l'esprit au fur et à mesure que je tente au mieux, de réécrire ce voyage).
Nous atteignons le Paraguay et un hello particulier à Cynthia, Ricky et toute la famille (un grand merci à Katia et Diego). Un petit trajet et nous voilà en Argentine, juste le temps de poser notre "maison" chez Daniel à Buenos Aires (Buenas ondas Hermano !), que nous prenons le ferry direction Uruguay et visiter les villes de Colonia del Sacramento, Montevideo, Punta del Este....C'est reparti en ferry, avec Sophie qui nous rejoint à Buenos Aires. Nous y restons quelques jours et visitons la capitale en compagnie de Daniel (El Pelon), Aurélie (positive vibrations cocotte) et Greg. Je mets un point, et vous laisse respirer...
Merci Buenos Aires pour ton accueil !
Les baleines nous attendent à Puerto Madryn et "nous saluent" lorsque nous quittons la ville afin de rejoindre l'hémisphère Sud. Nous nous dirigeons vers Ushuaia en empruntant la faubuleuse route de la Patagonie...Nous sommes à Ushuaia que nous n'imaginions qu'à travers les pubs "gel douche" (complètement illusoires, puisque qu'il fait super froid là-bas !). Le temps de prendre la photo "de voyageur" à côté du panneau qui indique "Ushuaia, fin del Mundo", de viser nos passeports avec le tampon "Ushuaia, fin del Mundo". Nous entamons déjà la remontée du continent. L'étape suivante est le Glacier Perito Moreno. Quelle chose incroyable, intrigante et magnifique qu'est ce mur de glace, sur lequel nous nous faisons un petit trekking et auquel nous "dérobons" un tout petit glaçon pour savourer un whisky en fin de journée. Sophie reprend l'avion de El Calafate pour l'Europe.
La remontée vers le nord est bien entamée, nous atteignons Bariloche ! Le tandem Loyce se sépare ici comme de bons vieux compagnons qui ont leur route à faire...Quel trip mec ! Go on !
N'oublie pas ! "Si tu rencontres un mec qui dit : "Tu s'occupes de rien je s'occupe de tout, c'est qu'il va d'abord s'occuper de rien"...
Je me dirige vers le Chili où je galère à atteindre le sommet des volcans Osorno et Casablanca, volcans que je n'atteindrai pas d'ailleurs. Rien de grave j'irai à Villarica pour un périple de 3000m dans la neige afin d'atteindre le sommet de cet énorme et magnifique volcan.
Santiago, Oh! Santiago de Chile et ton coup de trompette qui m'accueille, je m'y repose un peu avant le retour en Argentine vers Mendoza (hey ! Itinéraire d'enfants gâtés, j'attends la date ! Belle interview sur France info !, quand vous voulez pour un autre vin !), Salta (Que mas Ale ? Encontraste Hebron Gate ?), Humacuaca et ton village enchanté. Je me rapproche peu à peu du Nord, sans me le dire et ne souhaitant pas le dire non plus, ça sent la fin du périple... Je passe la frontière argentine par Villazon en Bolivie après un mois passé ici (hello à Sadith et sa famille), Uyuni (à voir et à revoir), La Paz [chaud chaud chaud les grèves là-bas, rien à voir avec notre "douce France, le pays de mon enfance" (Carmen et Lucie, ça vous rappelle quelque chose ?), hello aux franchouillards préférés]...
Je respire.....
C'est bon je suis reparti, et me laisse bercer par le côté paisible de Copacabana en Bolivie. Je suis à ce moment précis en train de dominer du haut de Isla del Sol le Lac Titicaca dans lequel je n'ai pas hésité à plonger malgré sa température située entre 3°C et 5°C (Hello aux cariocas Lu et Tai (O melhor pagode de mesa do Brasil è Revelacão) et mon franchouillard, je t'assure tu as un air de Ribery !
Cette partie du périple devient assez difficile, l'altitude, oh ! l'altitude. Si difficile que cela m'a contraint a passé trop rapidement par le Pérou et ses villes de Arequipa, Cuzco, Nazca...
Je marque un stop à ce moment bien précis car je vous encourage tous à visiter ce qui est pour moi le plus bel endroit visité jusque là : Le Machu Picchu !
Je poursuis le trajet vers Nazca ou encore les "lignes de Nazca" (Démétane, t'en rêves! Fais le, fonce!).
Après des mois de déplacements réguliers, d'activité élevée, le corps fatigue (et oui, que voulez vous?), le coeur se met à battre de manière irrégulière, le médecin intervient et ne me demande pas seulement de me reposer, il en arrive à me demander de mettre fin à ce voyage...pas question, pas question !
Toutefois, je prends note de cette alerte et préfère faire l'impasse sur l'Equateur...j'y reviendrai un jour. Je prends un vol pour Panama city qui me conduit à Bogota (quel plaisir de retrouver Locombia, la "vieille colombienne").
Les yeux grands ouverts à décortiquer et à admirer ce pays et son paysage comme je l'ai fait deux ans auparavant lors d'une première visite...je me dirige vers Armenia. La Colombie, endroit du Monde trop souvent dénigré par les médias qui ne relèvent que ses mauvais côtés, est un pays que je qualifie comme magnifique (à ce stade un hello à La Mona, Chipo, Kate, Chris, Lili, Jorge, Nando, Betica, El Vivero, "el Casino...no mas gracias", la tata, Karim, "el Mangoviche" etc...), c'est un pays où j'ai déjà hâte de revenir pour continuer la visite interrompue pour raison de santé.
Ce voyage long de de 8 mois est à présent gravé dans ma mémoire et reste malgré les derniers problèmes de santé une expédition que je suis déjà prêt à renouveler....THE END...
Voilà un petit résumé des questions qui reviennent le plus souvent :
"Quel pays as tu préféré ?"
"Chaque pays, m'a autant marqué qu'un autre parce que chaque pays a sa spécificité qui n'est comparable à aucun autre...j'ajoute toujours que le Brésil est un pays qui m'a beaucoup marqué par le mélange des cultures qu'on y retrouve ce que j'ai d'ailleurs retrouvé (à une échelle inférieure) en Colombie. La Bolivie est un superbe pays qui a su garder ses traditions et les préserver, qui offre et garde en plus une ouverture à celles et ceux de l'extérieur qui veulent la visiter".
"Qu'est ce qui t'as déplu au cours de ton voyage ?"
"La réponse est toujours la même. Je trouve toujours regretable de constater les agissements et comportements "des gringos", qui ne respectent pas suffisamment les populations qu'ils viennent visiter...le voyage forme, c'est ce qu'on dit".
"Est ce que tu recommencerais ce voyage ?"
"A faire, à faire, et à refaire".
"Est-ce facile à gérer un voyage à deux ? "
"Non pas toujours parce qu'on ne pense pas que pour soi mais avec celle ou celui qui nous accompagne, mais c'est une expérience très riche. Il y a souvent des points de vue différents , ça a l'avantage de son inconvénient. Yace est quelqu'un qui compte pour moi et je suis heureux d'avoir partagé plus de la moitié d'un continent avec lui, Big Up Man !
J'ai pu pratiquer deux formes de voyage, celle accompagnée, l'autre en solitaire et les deux ont été riches et intenses, la différence c'est qu'en solitaire, nous sommes confrontés aux décisions que l'on prend seul, et que l'on assume seul. C'est aussi le meilleur moyen de faire le point sur soi".
"Qu'est ce qui qui a causé cette rupture avec Yacine ?"
J'ai simplement voulu poursuivre seul car j'en avais besoin.
"Quel est ton prochain périple ?"
"Surprise !"
"Que comptes tu faire maintenant ?"
"Pour l'instant, je suis en Guyane heureux de retrouver ma famille, mes amis et "mon pays".
"La Colombie n'est-ce pas un pays dangereux ?"
"Pour moi, il n y a rien de différents qu'un autre pays car chacun à ses risques. Il suffit d'éviter les zones sensibles. Quelque part, il y a autant de risques dans certaines zones de France, ou qu'un autre pays européen. Partez à sa rencontre et vous le constaterez autant que moi".
"A quand les photos de ce pays "mystique" ?"
"Oui je sais, je le ferai très prochainement, mais il y en aura pas autant que les autres pays".
Avant de conclure, je tiens à remercier une fois de plus, tout le monde sans exceptions, et j'espère que cette aventure donnera des idées à celles et ceux qui veulent explorer le Monde, car n'oubliez pas qu'il nous ouvre ses portes et que si nous y tenons vraiment, nous pouvons partir à sa rencontre.
"Enjoy..."